Sunday, November 12, 2017

Profile: Un monde d’idées à découvrir; Fondation Pierre Elliott Trudeau (La Presse)


Cleo Paskal 
Professeure auxiliaire et chercheuse associée, département de géopolitique, Chatham House, Londres 
Lauréate 2015 de la Fondation 
Projet : changements stratégiques dans l’Indo-Pacifique et répercussions pour le Canada
À l’avant-poste de la progression chinoise
De ses bureaux de Londres et de Montréal, Cleo Paskal jette un regard fascinant sur les stratégies des pays d’Asie. Elle le fait en mariant des informations académiques et politiques… à celles de la défense et des services de renseignements. 
« La Chine prend de plus en plus de place en Océanie, remarque-t-elle. Et ce n’est pas bien documenté. »
L’Océanie fait partie de la troisième, et dernière, « barrière virtuelle » mise en place par les Alliés pour contenir la progression communiste en Asie. 
Elle comprend l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie, Fidji, Samoa, Tonga, etc. 
« C’est la dernière ligne avant les côtes canadiennes sur le Pacifique, souligne Mme Paskal. Et c’est une zone économique très importante. » 
Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Canada ont créé l’Alliance des cinq yeux (Five Eyes) pour épier l’Asie. 
Mais il y a un hic, constate la chercheuse. L’Australie et la Nouvelle-Zélande, chargées de faire la veille sur les avancées de la Chine en Océanie, se rapprochent elles-mêmes du géant chinois. 
Signe d’inquiétudes à Washington, Mike Pence, James Mattis et Rex Tillerson ont visité l’Australie ces derniers mois. 
« Tous les pays d’Océanie profitent des investissements de la Chine, constate Mme Paskal. Ça favorise les relations. » 
Risquons-nous de perdre des alliés ? Cleo Paskal poursuit ses travaux avec la Fondation. Et avec le CERIUM de l’Université de Montréal.